Notre église se raconte...
Il ne reste plus rien ou peu de choses de l'édifice tuffeux construit au XIIIe siècle, victime moins du poids de ces années que de l'incurie et des violences des hommes au XVe et XVIe siècle.
La nef bâtie en solide grès de l'Ailly date du XVIe siècle. Le Choeur refait en briques, est quant à lui du XVIIe, alors que la sacristie est de 1915.
Intérieur
Bénitier octogonal
Le Bénitier, base carrée en grès, est du XVIe siècle ; il est posé sur un socle en bois provenant des entraits*, jadis démontés de la nef. (il est sculpté de fleurs en relief).
*Dans une charpente, pièce horizontale d'une ferme dans laquelle sont assemblés les pieds des arbalétriers pour s'opposer à leur écartement.
Esquisse de Gaëtan Bénard
Plan
Légende
1-Saint-Clair
2-Christ de Gloire
3-Bénitier
4 : Inscription sur pilier
5 : Tête en relief ou masque
6 : Fonts baptismaux
Présentation des vitraux
A : Saint Victor
B : Saint Evêque
C : Annonciation et Nativité
D : Saint Pierre
E : Saint Joseph
F : Saint Jean l'Evangéliste
G : Saint Eloi
H : Saint Henri et Saint Louis avec la couronne d'épines
I : Baptême de Notre Seigneur par J-Baptiste
L : Saint Adélaïs - Sainte Marguerite
M : Sainte Anne et Marie enfant - sainte Geneviève
N : Jeanne d'Arc écoutant ses voix
Saint-Clair
Une statue de Saint-Clair provenant du porche de l'ancienne chapelle de Ribeuf aujourd'hui disparue, rappelle la légende de ce saint contraint de fuir l'Angleterre.
La vie de Saint Clair, selon Vies des Saints et des Bienheureux des RR. PP. Bénédictins de Paris
Selon cet ouvrage de référence, "de Saint Clair on doit avouer que l'on ne sait absolument rien". Ces auteurs nous disent que la plus ancienne mention de ce saint se trouve dans le martyrologe d'Usuard en 875. Il semble que son culte était déjà bien implanté dans la localité qui devait prendre au X° siècle le nom de Saint-Clair-sur-Epte, alors située dans le diocèse de Rouen. Ce culte est attesté dans tout le diocèse de Rouen ainsi que dans ceux de Paris et Beauvais au XIII° siècle, mais on peut souvent hésiter à cause de ses homonymes.
La légende de Saint Clair
Clair (Clarus signifie en latin remarquable, illustre) naît d'un noble et d'une princesse à Rochester, en Angleterre, en 845. Il mène une enfance pieuse et studieuse qui fait l'admiration de tous. Devenu adulte, il souhaite se consacrer à Dieu, ce qui l'oblige à quitter l'Angleterre pour échapper au mariage que ses parents ont décidé pour lui avec une princesse galloise. Il s'établit tout d'abord en un lieu qui est l'actuel Cherbourg. Très pieux, il prêche, convertit, guérit, accomplit un miracle. Sa renommée grandit et dérange sa quête de l'absolu. Il s'enfuit dans un lieu isolé, mais tout recommence et sa vie devient une suite de guérisons, miracles, fuites et installations dans de nouveaux ermitages, l'amenant à traverser toute le Normandie.
Le Diable, excédé de voir les âmes lui échapper à cause de Clair, fait grandir dans l'esprit de la princesse galloise que Clair a refusée une haine sans limites. Elle paie deux mercenaires pour assassiner Clair. Celui-ci s'était fixé près de la rivière Epte (dans un monastère édifié en un lieu qui deviendra Saint-Clair-sur-Epte). Un jour de novembre 884, les assassins le trouvent et s'apprêtent à lui trancher la tête. La légende dit qu'au moment fatidique le bourreau aurait tremblé, si bien qu'au lieu de trancher la tête, l'épée découpa la calotte crânienne. Renouvelant le prodige de Saint Denis, Clair aurait ramassé la partie ensanglantée sur le sol, l'aurait lavée calmement dans l'eau d'une fontaine avant d'aller la déposer dans une chapelle, marquant ainsi le lieu de sa sépulture.
Il est dit aussi qu'un aveugle de naissance guérit sur sa tombe, et qu'il accomplit plusieurs miracles, toujours en rapport à la vue.. Aussi Saint Clair est invoqué pour guérir ou soulager les maux des yeux et la cécité
C'est à Saint Clair sur Epte (Seine et Oise) que fut inhumé ce grand saint. On y vient toujours en pèlerinage pour lui demander son aide et son intercession. Une chapelle fut Bâtie sur l'emplacement de sa cellule.
La cloche
Cette magnifique cloche en bronze a été inaugurée en 1936 en présence de l'abbé Faucon, de la marraine Marie Victorine Le Moyne d'Aubermesnil et de Jean Brunel, maire.
Le saviez- vous ?
Trois sonneries par jour (7h, 12h et 19h) avertissent qu'un décès a eu lieu.
Pour reconnaître le défunt, le glas est sonné :
7 coups pour un homme
8 coups pour une femme
9 coups pour un enfant
Avez-vous remarqué ?
L'électrification des cloches de notre église a été réalisée par l'entreprise Biard-Roy de Pavilly (76) ; fini les sonneries à la corde.
Cette programmation a été retenue :
Les Angélus - 7h ( au lieu de 6h dans la tradition chrétienne) 12h et 19h avec trois triades de tintons auxquelles s'enchaîne une volée de la cloche d'environ trois minutes.
Le glas, en cas de décès dans notre commune, s'ajoutera à la sonnerie.
La sonnerie des cloches , c est la vie d 'un village.
Saint-Eloi
Saint Eloi est fêté par les agriculteurs et les "maréchaux-ferrants".
Originaire de Chaptelat dans le Limousin, "le bon saint Eloi" appartenait à une famille de paysans aisés qui travaillaient eux-mêmes leur domaine, à la différence de tant de grands propriétaires qui les faisaient cultiver par de nombreux esclaves. Il laissa à l'un de ses frères le soin du domaine et entra comme apprenti orfèvre dans un atelier où l'on frappait la monnaie royale selon les méthodes romaines anciennes. Il gardait une partie des revenus venant de sa famille et il les employa au service de la charité des pauvres et des esclaves. Il était aussi habile dans les émaux que dans les ciselures d'or fin. Ces qualités professionnelles allaient de pair avec une scrupuleuse honnêteté.
Lorsqu'on lui demanda d'exécuter un trône d'or pour le roi Clotaire II (613-629), il en fit un deuxième avec l'or en surplus qu'il ne voulait pas garder pour lui-même. Cet acte, étonnant pour l'époque, lui valut la confiance du roi qui lui demande de résider à Paris, comme orfèvre royal, fonctionnaire de la Trésorerie royale et conseiller à la cour.
Nommé monétaire à Marseille, il rachètera de nombreux esclaves que l'on vendait sur le port. Lorsque Dagobert devint roi en 629, il est rappelé à Paris où il dirige les ateliers monétaires du royaume franc, qui se trouvaient à Paris sur le quai des Orfèvres et près de l'actuelle rue de la Monnaie . Il reçoit, entre autres, la commande d'orner les tombes de sainte Geneviève et de saint Denis. Il réalise des châsses pour saint Germain, saint Séverin, saint Martin et sainte Colombe et de nombreux objets liturgiques pour la nouvelle abbaye de Saint-Denis. Pour son honnêteté, sa franchise et la qualité de son jugement pacifique, il avait la confiance du roi qui le faisait souvent appeler près de lui et lui confia même une mission de paix après du roi breton Judicaël.
Grande était la piété et la vie de prière de ce laïc qui allait souvent aux offices monastiques. En 632, il fonde le monastère de Solignac au sud de Limoges et un an après, dans sa propre maison de l'île de la Cité, le premier monastère féminin de Paris dont il confiera la charge à sainte Aure. Un an après la mort de Dagobert qu'il avait assisté dans ses derniers moments, il quitte la cour en même temps que saint Ouen qui y était conseiller référendaire et chancelier. Comme lui, il entre dans la cléricature et est ordonné prêtre. Le même jour, le 13 mai 641, ils reçoivent l'épiscopat, saint Ouen comme évêque de Rouen et, lui, comme évêque de Noyon et Tournai, un diocèse qui s'étend jusqu'à Courtrai, Gand et la Frise néerlandaise. Il tente, sans grand succès, d'évangéliser la région d'Anvers.
Il voyage aussi. Nous le trouvons au concile de Châlon-sur-Saône et en Aquitaine, à Uzès et à Marseille. Il meurt en 660, à la veille de partir pour Cahors. La reine sainte Bathilde se déplacera pour son enterrement, mais arrivera trop tard.
A Paris, une église lui est dédiée dans le quartier parisien des ferronniers d'art et des ébénistes, l'église Saint-Eloi reconstruite en 1967. Une église, détruite en 1793, lui était dédiée dans la rue des Orfèvres, près de l'hôtel de la Monnaie (rue de la Monnaie). A la cathédrale, dans la chapelle Sainte-Anne, autrefois siège de leur confrérie, les orfèvres et joailliers de Paris ont placé sa statue et restauré son autel.